Les 18 et 19 janvier, les porteurs de projets des dispositifs d'Animation et de Développement des Territoires (ADT) étaient réunis pour leur 14e séminaire. Un événement consacré à la communication et à la création d’une charte pour une communication responsable et durable.
« Entre injonction sociétale et nécessité de communiquer ». Voilà le thème des 14e rencontres des porteurs de projet des dispositifs d'Animation et de Développement des Territoires (ADT) : Tiers Temps, Chefs de projet de partenariat et Correspondants RMT* (voir encadré). La communication, un sujet d’actualité et d’importance comme l’explique Christian Peltier, coordonnateur technique à la Bergerie Nationale de Rambouillet, l’un des cinq établissements nationaux d’appui aux dispositifs ADT. « La communication est une priorité de la DGER car l’enseignement agricole et ses spécificités sont méconnus. Le grand public ne connait pas les dispositifs ADT et n’imagine pas que nous sommes fortement engagés dans les territoires, dans les transitions agroécologiques, alimentaires ou énergétiques, ou que nous développons des pédagogies innovantes. » Organisé en distanciel les 18 et 19 janvier, ce séminaire ADT a réuni 140 participants. Au programme de l’événement : ateliers de travail sur la communication durable et responsable, barcamps autour de bonnes pratiques, outils et conseils pour la communication des projets ADT et interventions d’experts et praticiens de la communication. Partenaire des dispositifs ADT et de l’enseignement agricole, le Réseau rural national participait également, représenté par David Armellini. À cette occasion, le chargé d’animation a rappelé que les Réseaux ruraux régionaux peuvent être des partenaires des projets ADT et des relais de communication. Lors de son intervention, il a par ailleurs présenté les actions du Réseau en termes de communication : formation à la réalisation de vidéos avec son smartphone, Guide 101 projets FEADER…
* Réseaux mixtes technologiques
La question était au cœur du séminaire. « Nous souhaitions nous saisir de cette injonction à communiquer pour réfléchir au sens et aux moyens derrière notre communication » explique Christian Peltier. Deux objectifs de travail ont orienté les échanges des participants : dégager des éléments structurants en vue d’une charte pour une communication responsable ; et créer un open badge « je communique responsable : durabilité, agroécologie et transitions ». Temps fort du séminaire, l’intervention de Valérie Martin, cheffe du service Mobilisation Citoyenne et Médias à l’ADEME, a permis de préciser les grands axes d’une communication responsable et durable : se poser la question de la pertinence de l’action, intégrer des critères RSE dans le choix des partenaires, ne pas transiger sur la véracité, clarté et proportionnalité des messages… Des éléments qui ont servi aux porteurs de projet à élaborer les premiers éléments de leur charte.
L’événement a également été marqué par des échanges sur les questions socialement vives auxquelles le monde agricole est particulièrement confronté. « Il y a un vrai enjeu à déconstruire certaines images, confirme Christian Peltier. Nous devons établir des stratégies de communication avec une vraie ligne directrice sur les changements de pratiques que nous conduisons dans l’enseignement agricole et dont les projets ADT sont des moteurs. » Sur le même sujet, David Armellini souligne l’intervention d’Emilie Jeanin, créatrice du Bœuf éthique et de l’abattoir mobile : « Son témoignage illustre les difficultés du monde agricole : comment, en tant qu’agriculteur, communiquer quand on est parfois confronté à des agressions ? Les questions socialement vives sont un vrai sujet qui a aussi été remonté par plusieurs enseignants. Comme lieux ouverts, accueillant du public, les établissements peuvent être une vitrine et permettre d’ouvrir les regards sur les réalités du monde agricole. » Dernier témoin du séminaire, Luc Maurer, directeur adjoint de la DGER, rappelle enfin le rôle majeur des projets ADT dans le plan Enseigner à produire autrement et incite les enseignants présents à « inscrire leurs actions, notamment de communication, dans un ensemble plus grand qui est L’aventure du vivant. » Cette campagne vise à mettre en avant les atouts de l’enseignement agricole et à attirer davantage de jeunes dans ses nombreuses filières.
Présentation des dispositifs ADT
Mission conférée à l'enseignement et la formation professionnelle agricoles, l'animation et le développement des territoires s’articule autour de deux dispositifs principaux : les Tiers Temps et Chefs de projet de partenariat. Le premier est destiné aux enseignants titulaires et le second à de jeunes ingénieurs agronomes formés par Agrosup Dijon. Les deux dispositifs ont pour but de donner l'opportunité aux établissements d'enseignement agricole de développer des projets qui ont de l’intérêt pour le territoire et l’établissement, favorisent le développement rural et s’appuient sur des partenariats avec des acteurs locaux ou internationaux, des établissements d’enseignement technique et supérieur, des instituts de recherche… Lancé en 2020, les Correspondants RMT est un troisième dispositif qui vise à impliquer davantage l’enseignement agricole dans les RMT et à mieux valoriser les résultats et données scientifiques produits par ces réseaux.
Réseau rural français - Kogito